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S'identifier à un inconnu

livre la gloire de mon père

Mise en contexte

Publié en 1957, par l’écrivain Français Marcel Pagnol, il s’agit d’un roman autobiographique. On y suit et découvre toute la jeunesse de l’auteur : on débute avec sa naissance, le 28 février 1895, puis les premières années à l’école ainsi que ses vacances en famille.

photo pagnol

L'auteur du livre «La gloire de mon père»

Il s’agit du premier tome d’une série de quatre romans autobiographiques :

  • «Le château de ma mère» (1957)
  • «Le temps des secrets» (1960)
  • «Le temps des amours» (1977)
  • A sa sortie, le livre est un immense succès avec plus de 50 000 exemplaires vendus le premier mois.

    Résumé du livre

    Marcel Pagnol est un jeune enfant Marseillais, son père est professeur à l’école primaire et sa mère attend son petit frère. Pour ses vacances d’été, il part avec sa petite famille dans les collines, à La Treille.

    la treille

    Vue sur les collines à La Treille

    Le témoignage d'une époque

    Lire «La gloire de mon père», c’est voyager et ressentir une époque. Marcel Pagnol décrit de la plus belles des manière son environnement d’enfance. La plume de l’auteur est singulière et arrive, avec des anecdotes d’enfances et ses descriptions du sud de la France, arrive à nous toucher et n’importe qui peut s’identifier.

    J’ai découvert ce livre cette année et c’est devenu rapidement un des mes livres préférés. Malgré le fait que l’histoire soit purement personnelle, le ressenti est universelle lui : tout le monde peut s’identifier au jeune Marcel et ses aventures de vacances. Certes, le livre est sorti il y a maintenant 65 ans mais n’a pas vieilli. Il y a peut être un vocabulaire un peu daté par moment mais je trouve que cela rajoute au charme, surtout lors de description de la vie des habitants du début du XXème siècle.

    Un classique intergénérationnel

    «La gloire de mon père» est un livre intemporel dont l’histoire et l’aventure de l’auteur peut parler à tous. Nous avons eu tous une enfance différente les uns les autres, pourtant, l’œuvre est accessible pour tout les monde et on s’identifie facilement à l’auteur.

    Extrait du livre

    « [...] je me racontais des histoires, et je me promenais au bord du parc Borély, qui est une sorte de parc de Saint-Cloud, en bout du Prado de Marseille. Le jeudi et le dimanche, ma tante Rose, qui était la sœur aînée de ma mère, et qui était aussi jolie qu'elle, venait déjeuner à la maison, et me conduisait ensuite, au moyen d'un tramway, jusqu'en ces lieux enchantés. On y trouvé des allées ombragées par d'antiques platanes, des bosquets sauvages, des pelouses qui vous invitaient à vous rouler dans l'herbe, des gardiens pour vous le défendre, et des étangs où naviguaient des flottilles de canard. On y trouvait aussi, à cette époque, un certain nombre de gens qui apprenaient à gouverner la bicyclette : le regard fixe, les mâchoires serrées, ils échappaient soudain au professeur, traversaient l'allée, disparaissaient dans une fourré, et reparaissaient, leur machine autour du cou. Ce spectacle ne manquait pas d’intérêt, et j'en riais aux larmes. Mais ma tante ne me laissait pas longtemps dans cette zone dangereuse : elle m'entrainait -la tête tourné en arrière- vers un coin tranquille, au bord de l’étang. »

    «Mon oncle Jules devint très vite mon grand ami. Il me félicitait souvent d'avoir tenu la parole donnée, et d'avoir gardé le secret, au temps des rendez-vous au parc Borély ; il disait à qui voulait l'entendre, que "cet enfant ferait un grand diplomate" ou un "officier de premier ordre" (cette prophétie, qui avait pourtant une alternative, ne s'est pas encore réalisée). Il tenait beaucoup à voir mes bulletins scolaires, et me récompensait (ou me consolait) par des jouets ou des sachets de berlingots. Cependant, comme je lui conseillais un jour de faire construire une petite maison dans son admirable parc Borély, avec un balcon pour voir les cyclistes, il m'avoua, sur le mode badin, qu'il n'en avait jamais été le propriétaire. Je fus consterné par la perte instantanée d'un si beau patrimoine, et je regrettai d'avoir si longtemps admiré un imposteur. De plus, je découvris ce jour-là que les grandes personnes savaient mentir aussi bien que moi, et il me sembla que je n'étais plus en sécurité parmi elles.»